La vallée du Fossat, site emblématique du Forez est installée au cœur d’une grande faille de direction nord-ouest/sud-est à plus de 1 200 mètres d’altitude. Ce lieu a été envahi et remodelée par les glaciers il y a plus de 100 000 ans. Cette vallée possède un climat montagnard prononcé et une topographie accidentée. Ses caractéristiques conditionnent la présence d’une diversité importante d’habitats en relativement bon état de conservation ainsi qu’une richesse en espèces montagnardes et subalpines.
Les travaux de coupe d’anciennes plantations d’épicéas a démarré dans la vallée du Fossat. Les arbres coupés par bucheronnage manuel seront sortis par câble-mat afin de limiter l’impact sur le sol et les milieux.
Le sentier de découverte de l’ENS est donc fermé le temps des travaux pour la bonne sécurité de tous (zone inaccessible en rouge sur le plan ci-contre).
L'objectif : recréer une continuité écologique entre le fond de vallée et les crêtes, restituer le paysage traditionnel de ces prairies en éliminant des plantations résineuses et ainsi permettre un retour de la biodiversité spécifique de cette ancienne vallée glaciaire.
Découvrir
Les podcasts de collégiens "Le Fossat vous attend"
Les élèves de 3e du collège de la Durolle (La Monnerie-le-Montel) vous font découvrir la vallée du Fossat. Écoutez-les vous transmettre ce qu'il ont appris au gré de leurs visites, de leurs recherches et de leurs rencontres.
Les sentiers de la vallée du Fossat
Des itinéraires vous permettent de découvrir le site depuis les crêtes ou le fond de vallée.
Enseignants de la maternelle au collège, (mais aussi centres de loisirs ou familles) ce dossier est conçu pour vous accompagner dans la découverte du site.
Placée sur une grande faille remodelée lors des différents épisodes glaciaires, froide et humide, la vallée révèle à l'observateur averti un inventaire miniature de tous les types de reliefs issus de l'ère glaciaire : cirque, paroi d'auge, blocs erratiques...
La vallée du Fossat est d’autant plus originale qu’elle est, avec la vallée des Reblats voisine, l’un des deux seuls sites glaciaires du Parc naturel régional Livradois-Forez. Ces deux vallées disposées tête-bêche, sont difficiles d’accès et constituent un « sanctuaire » de la biodiversité forézienne. Elles concentrent depuis le sommet de leurs versants jusqu’en leur fond toute la diversité présente sur les monts du Forez et sont un des éléments primordiaux du réseau d’habitats de cette chaîne montagnarde. De fait, ces deux vallées bénéficient de mesures de protection (site classé, arrêté préfectoral, ENS…) qui contribuent à leur préservation.
Divers inventaires y ont recensé :
Flore vasculaire : 434 espèces dont 16 patrimoniales
Bryophytes (mousses) : 242 espèces dont 88 patrimoniales
Champignons : 71 espèces dont 4 patrimoniales
Lépidoptères (papillons) : 60 espèces dont 2 patrimoniales
Coléoptères : 238 espèces dont 41 patrimoniales
Odonates : 6 espèces dont 1 patrimoniale
Orthoptères : 21 espèces dont 5 patrimoniales
3 espèces d'amphibiens et 7 de reptiles
Avifaune : 102 espèces dont 33 patrimoniales
Mammifères hors chiroptères (chauves-souris) : 28 espèces dont 8 patrimoniales (dont le chat forestier)
Chiroptères : 8 espèces dont 3 patrimoniales
Un enjeu majeur : maintenir voire restaurer les continuités écologiques
Le bas de la vallée fermé par une plantation d’épicéas a fait l’objet d’une coupe à blanc en 1999, suivie de travaux de remise en état par le Département afin d’ouvrir le paysage et de retrouver les pâturages qui occupaient tout le fond de la vallée au début du XXème siècle.
En effet, cette vallée, utilisée vraisemblablement depuis l’époque romaine, est le témoin des pratiques anciennes d’estivage bovin (d’Alverny, 1907 ; Janssen & Van Straten, 1982). Au cours du XXe siècle, la vallée du Fossat constituait une zone d’estive de transition où les bovins stationnaient avant et après l’estivage sur les hautes-chaumes.
Aujourd’hui, le fond de vallée est à nouveau pâturé par quelques génisses Salers appartenant à un agriculteur de la région. Depuis, le site est recolonisé par diverses espèces de fleurs et de hautes plantes herbacées, très prisées des insectes (comme le papillon Damier de la succise).
De part et d’autre, la vallée est occupée par une forêt ancienne de hêtres et sapins mais également de plantations de résineux récentes (30 à 40 ans) parsemées d’impressionnants éboulis rocheux. Les plantations feront l’objet d’une exploitation afin de rouvrir le paysage jusqu’aux crêtes dont les objectifs sont multiples, notamment de récréer une continuité écologique entre le fond de vallée et les crêtes (enjeux écologiques, esthétiques …et climatiques).